Il y a un an...

Publié le par pemerline

Aujourd’hui, il y a exactement un an, je commençais à travailler dans mon supermarché.  Le jour d’avant, je passais un examen pour entrer aux Nations-Unies.  La transition entre les deux fut surréaliste !  Le 1er décembre 2010, je me trouvais donc au Parlement Européen, dans une salle de conférence énorme, au milieu d’une multitude de petits pingouins prêts à passer l’examen de leur vie.  On avait rendez-vous à 14 heures au Parlement.  « On va essayer d’avoir terminé à 21 heures », dirent-ils…  Ah, quand même !  J’étais un peu sceptique quant à ma réussite du test étant donné la nature des questions et la réputation des tests d’entrée dans les organisations internationales.  J’attends, avec 600 personnes, de rentrer dans la salle d’examen.  Ils ont pris nos portables, les ont scellés dans une enveloppe.  Ils ont examiné nos bouteilles d’eau, cocas, biscuits, et autres ; nous ont fait passer dans un détecteur de métal.  Il y a des gens qui étudient encore des derniers brimborions d’information, des textes légaux ; qui argumentent à propos de telle et telle différence entre les définitions légales de tel et tel article de loi et jurisprudence et je ne sais pas quoi.  Leurs bouches s’ouvrent, articulent des mots mais je n’entends que « blablablabalaba ».  Moi, je suis prête, j’ai lu « L’ONU pour les Nuls ».  Un jeune homme m’adresse la parole en français…  «Tu parles français ? », « Oui », « Nous allons tout de même converser en anglais étant donné que nous sommes dans un environnement international, n’est-ce pas ? », « Euh…..certes, très cher ami, conversons, conversons ».  Nous continuons donc la conversation en anglais…  « Tu as peur de passer le test ? », « Bof » dis-je en faisant une bulle avec mon chewing-gum.  Apparemment, Charles-Henry voulait continuer à « converser » malgré l’intervention délicate et féminine de mon chewing-gum…  Je me suis donc sentie obligée de lui demander : « Et toi ? ».  « Point du tout !  Je pense que mes diplômes parleront d’eux-mêmes »…  Tiens donc, Charles-Henry…  « Qu’as-tu comme diplôme ? » me demanda-t-il.  Moi, pas peu fière de mon master en criminologie (et puis, pour une fois qu’il va me servir, autant que cela soit pour frimer), je réponds « J’ai un master en criminologie ! »… Dans ma tête : tadaaaaaaam !  « Ah, c’est fort bien pour un début. ».  Coupée dans son élan, la Pémerline !  Comment ça, pour un début ?!  « Et toi ? », « J’ai un master en criminologie, un master en économie, et un master en management… ».  Gagnaganagnaga…genre celui-là, il a terminé son master en crimino et il s’est dit « Qu’est-ce que je pourrais faire de ma viiiiiie ? Oh ! Ben un petit master en éco, tiens donc ! ».  « Et niveau langues, tu en es où ? », « Euuuuh,  bilingue français-anglais.. »…  Mais pourquoi je réponds encore à ce mec ?!  « Intéressant…Moi, je parle 5 langues.  Papa m’a toujours dit « Fils, dans la vie, c’est important de pouvoir communiquer »… ».  « Ah oui ?  et niveau vie sociale, t’en es où ?!! »...  Bon allez, dégage de ma vue, tu m’énerves…  Nous voilà dans la salle, face aux copies que nous ne pouvions pas encore regarder.  Le fascicule faisait 30 pages, les explications ont duré une heure et demi…parce que les futurs fonctionnaires internationaux ne sont apparemment pas capables de comprendre des consignes !  « Tout le monde a compris les directives ? »… « Madaaaaaaame ? »… Oh, putain… « Et si on doit faire pipiiiiii ? »…Mais c’est pas vrai, elle l’a dit, tu lèves la main et on te laisse sortir !!  En plus, le plus drôle, c’est que pour poser leurs questions idiotes, ils utilisaient les micros incorporés à chaque place de la salle de conférence.  Micros qui devaient avoir vécu des grands débats sur l’avenir de l’Europe et qui se retrouvaient condamner à amplifier des « Madaaaaaame, je dois faire pipiiiiii » !  « Mais si on sort pour aller aux toilettes, vous stoppez notre chronomètre, le temps qu’on y aille ? ».  Oui, bien sûr, ils ont 600 chronos, les surveillants !  « Oh, ma petite chérie, tu dois faire pipi ? Attends, je t’arrête ton temps… ».  D’ailleurs, ils ne feront que ça…monitorer les pauses-pipi !  Je suis donc sortie de la salle de test vers 21 heures…  Le lendemain, 7 heures du matin, je me suis retrouvée en boucherie avec un filet à cheveux sur la tête, au milieu des saucisses…  Le contraste fut intense.  J’aurais d’ailleurs dû faire une photo de moi et l’envoyer à ce cher Charles-Henry.  « Alors, le haché épicé, c’est à gauche ; le nature, c’est à droite », me dit mon chef.  « On est très content que tu sois là !  Il faudra que tu apprennes les places de la viande par cœur…donc là, tu as la partie bœuf, la partie porc, la partie agneau, etc etc, jusque là-bas où ce sont les boudins… Ah oui, et en parlant de boudins, fait attention aux bouchers, ils sont pervers ! »…Ok…Le bœuf, porc, agneau, haché, boudins et faire attention aux bouchers…  Ah, justement, en voilà un de boucher… « Eh, Pémerline, tu vois le ravier de saucisses, là ? », « Ouuiii… », « Tu sais pourquoi on en met huit ? », « Nooon… », « Pour que tu me suces la bite… »… Ah oui ?  Et là, j’ai senti que ça allait être marrant…  Je n’ai pas été déçue. 

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